Banquet de fantômes au château…
Alors que dans les foyers alsaciens on se préparait pour le dîner, tout bascula ! Et la terreur s’empara des sommets ! Récit d’une nuit que personne n’est prêt d’oublier. #Halloween
A voir, à faire des 2 côtés du Rhin, entre Bâle et Strasbourg.
Alors que dans les foyers alsaciens on se préparait pour le dîner, tout bascula ! Et la terreur s’empara des sommets ! Récit d’une nuit que personne n’est prêt d’oublier. #Halloween
Tout commença par un vent effrayant dont les hurlements chevauchaient par-dessus le vignoble et la forêt de l’Illwald. Cela ressemblait à des cris déchirants et personne ne savait d’où venaient ces pleurs. La plus grande harde de daims sauvages de France qui venait de quitter le couvert des arbres pour aller brouter dans les prairies s’arrêta net. Les animaux étaient inquiets, les oreilles dressées et le museau pointé en direction de la montagne. C’est alors que le guetteur posté, comme toutes les nuits, tout en haut de la tour de l’église Saint-Georges de Sélestat l’aperçut. Le rayon bleu…
Un mystérieux pinceau bleu balayait le ciel, de nuage en nuage, pour s’arrêter à plusieurs reprises sur le donjon du château du Haut-Koenigsbourg. Et alors, d’inquiétantes lueurs embrasèrent les murailles.
C’est vers 19 heures que les premiers arrivèrent au château. Ils avaient tout laissé: les assiettes fumantes et le vin tiré. Il fallait en avoir le cœur net. La Bête serait-elle revenue après toutes ces années ? Les portes de la forteresse, curieusement, étaient ouvertes, comme pour attirer la population inquiète en ses entrailles. Les hurlements redoublaient. Des hallebardiers et des cavaliers rôdaient dans la cour du château. Les plus hardis de ceux qui étaient accourus en grande hâte escaladèrent les marches menant au pont-levis. Ceux-là n’étaient pas au bout de leurs frayeurs ! Une redoutable sorcière à la voix aigüe les attendait. Elle avait probablement déjà empoisonné le puits. Dans les coursives, au-dessus des têtes, des ombres meurtrières armées de couteaux et de haches poursuivaient ceux qui, au mépris de toute prudence, s’étaient aventurés aussi loin.
C’est alors que je me glissais furtivement dans l’escalier en colimaçon qui me mena dans les appartements seigneuriaux situés dans les étages. Tapie dans l’ombre noire d’une grosse porte à lourde serrure, une sorcière se jeta sur moi. Une seconde j’ai bien cru que je serai la victime de son nez crochu. Je me suis enfui vers la salle du banquet. Horreur ! Squelettes et fantômes régnaient en maîtres autour de la table ! Par les vitraux je distinguait une foule toujours plus nombreuse qui arrivait au château. Certains, dans leur hâte, étaient accompagnés de leurs enfants. Les pauvres ne savaient pas ce qui les attendait.
Là. Elle était bien là, la Bête. Un être sinistre au bec de corbeau veillait silencieusement sur elle. Le sanguinaire dragon planait dans la pièce. Partout ce n’était que pleurs et grincements de dents. A la faveur d’une bousculade j’ai réussi, incognito, à prendre la fuite.
En rasant les murailles j’ai pu rejoindre une poterne secrète – que seuls les visiteurs réguliers du château connaissent – et à sortir du château, laissant les cris et les hurlements derrière moi. En redescendant vers la plaine je me suis rendu compte que la Bête accomplirait bel et bien ses macabres desseins: tous les chemins menant au château étaient encombrés, jusqu’à flanc de montagne, par une immense foule de manants qui montaient vers les hauteurs sans se douter du sort terrible qui les attendait.
Le calme ne revint que tard dans la nuit. Personne ne sût ce qu’il était advenu de tous ceux qui étaient partis vers la montagne, attirés par ces hurlements horribles.
Dans la forêt de l’Illwald, les daims n’avaient pas faim. Pourtant, ils n’avaient pas brouté grand chose.
#Halloween
Le château du Haut-Koenigsbourg
D159 (4,02 km), 67600 Orschwiller
Tél +33 3 69 33 25 00
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